
Lorsqu’il entreprend de sculpter sa Renault 4 F4, à partir de 1987, pour aboutir à cet incroyable torpédo sportif façonné au tout début des années 1990, Jean-Christian Abbruzzino donne libre cours à son imagination en même temps qu’il met son savoir faire à rude épreuve. Car chaque centimètre carré de sa voiture a été réalisé à partir d’une tôle brute. Trente ans plus tard, sa création, réputée passée de mode, surprend encore plus qu’aux premiers jours !
Texte et photos François Blanc
Au début de sa carrière, démarrée à la fin des années 1970, Jean-Christian Abbruzzino a travaillé pendant huit ans à la succursale Renault de Marseille. Titulaire d’un CAP de tôlier formeur, il s’y était vite initié à la mécanique auto. « A cette époque, j’avais déjà eu l’occasion de restaurer quelques Renault 4 ! », se souvient-il. Lorsqu’il se lance à son compte, en 1985, il possède une Fourgonnette F4 depuis environ un an. Il en fait son véhicule de service, jusqu’en 1987. « A un moment, j’ai eu envie de la transformer, de façonner quelque chose d’original à partir d’une voiture banale, familière. Dans les années 1980, les transformations étaient monnaie courante, que ce soit le fait d’entreprises identifiées ou de particuliers passionnés. Je l’ai donc modifiée en cabriolet. Elle ressemblait un peu à une JP4, avec sa plate-forme raccourcie de 26 cm, ses ailes élargies. Mais j’avais tout fabriqué en tôle », raconte Jean-Christian. Sous le capot, il installe un 1 289 cm3 de Renault 5 TS. De mois en mois, au gré de ses idées, de ses envies et du temps dont il dispose, il l’a fait évoluer.
Du fait main
A chaque fois qu’elle est aperçue ici et là, elle suscite un bel enthousiasme. « J’ai donc poursuivi sur cette voie, continué à réfléchir à ce qu’il serait possible de faire. Je voulais aller plus loin. » Il se sert d’une miniature pour définir, en 3D, ce qui lui vient en tête...